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Le jeu du je

 par Gérard Nannini

« Le problème avec le langage c’est que, peu importe comment nous essayons de nous exprimer, nous sommes absorbés dans la structure des paroles. »

Nisargadatta Maharaj


I / L’IDÉE DU JEU

UN OUTIL FANTASTIQUE : LE LANGAGE

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Le langage est le reflet de nos pensées et de nos émotions. Grâce aux mots nous codifions l’expérience sensorielle qui les précède, vécue dans le silence absolu, du plus profond de notre être. C’est donc un aspect important de notre activité quotidienne, et il peut être un puissant outil de changement: le langage reflète la pensée et la réorganise aussi. Issu de nos structures neurologiques, le langage au sens verbal ou non verbal du terme, est capable de “programmer” littéralement ces mêmes structures neurologiques pour le meilleur ET ..... pour le pire et souvent à notre insu. Revenir “physiquement” à la Source du langage peut justement nous aider à déjouer le pire.

 

MAIS « QUI » PARLE VRAIMENT ?

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Notre langage en effet, entretient et renforce la confusion sur “Ce” que nous sommes vraiment et la « Vision Sans Tête » ou « VST » initiée et enseignée par Douglas Harding lève tous les doutes à ce sujet : elle est pour chacun le moyen le plus direct pour éprouver, tout en l’étant, notre véritable “Identité”.

Car si notre véritable nature ne s’explique pas elle peut s’éprouver, s’appréhender, se ‘conscientiser ‘. Ce n’est donc ni une croyance, ni un concept philosophique , ni une religion, ni un dogme, ni un poème... La Vérité de notre ÊTRE n’a rien à voir avec les mots, c’EST UN FAIT toujours vérifiable (hier aujourd’hui comme demain) et accessible pour tous grâce à un simple exercice D’ATTENTION!

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Cet exercice peut ancrer en nous notre véritable nature. CE que nous sommes foncièrement en premier et dernier lieu n’est pas une simple vue de l’esprit en quête de transcendance. C’est un repère « physique » (en tant que position perceptuelle).
À partir de là, il est alors possible de parler de tout sans tomber dans le piège des mots. Pour ne pas “penser ou croire” la VST, Il suffit par conséquent, de ne pas perdre de vue “CE” à quoi elle nous ramène invariablement et si directement : “CE” que nous sommes vraiment.

 

LA VISION SANS TETE

Initiee et enseignée par DOUGLAS HARDING :

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-C’est je crois d’abord un ENSEIGNEMENT D’INSTRUCTIONS simples qui pointent vers notre Nature primordiale. Ces indications ne servent pas à comprendre mais simplement à VOIR ou à éprouver (« voir » au sens de prise de conscience... appréhension... faire attention à). Ce ne sont que des conseils pour savoir :


-Quand regarder ?: c’est maintenant et c’est ici là où vous êtes.
-Où regarder ? : vers « l’intérieur », en inversant le sens habituel de votre attention.
-Comment regarder ?: sans penser ou imaginer. L’attention étant uniquement orientée vers ce qui est en train de se passer « réellement ».Ce regard est basé sur l’évidence du moment.

-La VST est ensuite une ATTITUDE. Il suffit donc de savoir où regarder, pour VOIR ; mais APRÈS, CE que vous voyez reste sous votre seule et entière autorité. Tout ce que quiconque peut rajouter ne concerne que lui et sa propre expérience. En la matière (votre propre identité !) « ne croyez personne sur paroles avant de l’avoir testé et retesté encore » c’est la première chose que m’a rappelée DHE avant de m’indiquer où regarder. Et si malgré tout vous ne pouvez pour l’instant voir CE dont il est question, au moins ne rejetez pas cette « manière » de voir qui ne laisse aucune empreinte sournoise dans votre esprit. Que vous regardiez devant vous ou en même temps en sens inverse, ne laisse aucune trace dans votre système de croyances ! Alors ne vous en privez pas et gardez,en toutes circonstances, le réflexe d’INVERSER le sens de votre attention pour remonter instantanément à la Source même de votre regard. Vous ne pourrez pas toujours VOUS manquer, puisque VOUS ÊTES DÉJÀ, ICI, CE que vous cherchez. (et cette affirmation est à vérifier bien sûr !)

-La VST est enfin un NOUVEAU REGARD (ou un regard neuf) que nous portons sur le monde à partir de cette « position perceptuelle », située à la distance zéro de soi même. Ce regard est celui du coeur, un regard de tolérance absolue, que vous lancez depuis la VÉRITÉ que vous venez de constater sur VOUS MÊME, c’est à dire CETTE RÉALITÉ IMMUABLE que vous avez été, que vous êtes et que vous serez toujours.

Et finalement toute expérience proposée ici n’a qu’un but : effacer la distance qui vous sépare de cette Vérité. Tout en sachant bien que l’expérience n’est pas la Vérité et qu’elle n’est qu’un indicateur du chemin à suivre pour la découvrir. Vous ne la trouverez donc pas dans les explications ou les mots de ce texte ni d’aucun autre texte si brillant soit-il, mais en VOUS. Il est donc ‘capital’ (pour être ‘décapité’ ! J ) de FAIRE ce qui est demandé sans l’imaginer ou ‘l’intellectualiser’.


La finalité du “jeu de je” est donc de prendre conscience de “comment à partir du langage verbal et trivial, je peux relier l’ordinaire des mots que j’exprime, au Sacré de l’ÊTRE que je suis. Nous n’aurons besoin que d’un seul outil essentiel et universel pour notre investigation : l’attention.

 

 

CE QUE JE SUIS VRAIMENT

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La premère évidence devant laquelle j’ai dû m’incliner est mon « absence de tête ». D’où l’appellation de la vision en question.

Cette Vacuité est consciente d’elle même et je la découvre à chaque fois, quand je regarde vers la source de mon propre regard. Elle est toujours présente, quoiqu’il arrive, et transcende tout ce dont elle est remplie sans jamais s’altérer. Quelles que soient les circonstances que je traverse, personne (pas même moi même!) ne peut m’empêcher d’être ce Grand Vide conscient et incorruptible qui surgit du dessus de mes épaules, et qui accueille tout sans discrimination! “JE SUIS” est sa première manifestation : un profond sentiment d’existence indifférenciée (universelle). C’est la simple conscience d’être là. La Conscience qui entre en existence mais sans son contenu, pas encore. L’Être sans égo. Cette Capacité d’accueil inconditionnel et consciente d’Elle même est nichée au coeur même de mon existence biologique. “Je Suis ” parce que doué de perception, je perçois le corps et l’esprit que j’ai , et que de toute évidence (ou contre toute évidence !) je ne suis pas . Je réalise en fait que “JE SUIS” est le seul fait qui ne peut changer de mon vivant! C’est sur cette indestructible Vérité, la simple conscience d’exister, que j’ai construit, toutes ces identités qui me caractérisent et me permettent de fonctionner dans ce monde. Ces multiples « étiquettes » que nous endossons pour jouer nos rôles de société dépendent toutes de contextes -personnels, familiaux, sociaux, culturels, de lieux et de temps etc... - qui les définissent. Et connaissez vous un seul contexte qui ne change jamais?... Ces identifications sont contextuelles et c’est pour cela qu’elles sont si éphémères et si futiles. De ces multiples identités que nous créons émergent finalement ce sens global et cette cohérence que nous avons de nous mêmes et qui nourrit notre “image de soi”, notre petit moi. Cet “ego” fait aussi partie de notre réalité humaine, il n’en est cependant pas moins illusoire ! Nous nous prenons ainsi le plus souvent pour un ensemble de « choses » qui varient et changent en permanence. Comment pouvons nous affirmer être nos pensées, nos opinions, nos émotions ou même notre corps, si complexes soient-ils, quand rien de tout cela ne demeure jamais un seul instant identique à lui même? Seul « je suis » reste identique à lui même, non seulement de la naissance à la mort de l’ organisme, mais aussi sur cette planète, d’un être humain à l’autre.


CE-QUE-JE-CROIS-ÊTRE N’EST PAS CE-QUE-JE-SUIS-VRAIMENT

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Quand je m’exprime à la première personne du singulier , je peux exprimer deux faits :
-l’un est par nature une RÉALITÉ éphémère : ce « moi » créé de toutes pièces par la pensée. En tant que « moi », je ne suis pas tout à fait le même que celui que j’ai été dans le passé, que je suis maintenant et que je serai demain. L’illusion de cette réalité me paraît évidente. C’est le petit « je ».
-l’autre est une RÉALITÉ immuable par essence, qui survit, inchangée, à l’épreuve du temps. Une Réalité qui ne change jamais est une VÉRITÉ. Cette Vérité est le grand « JE » et je n’en connais pas d’autre.

D’un côté, ce « petit je » est apparemment la réalité qui m’est la plus familière, c’est pourtant la plus éloignée de ce « JE » que je suis vraiment.
Ce « je » là est celui qui est le plus souvent exprimé dans nos phrases. C’est en fait le “faux-sujet-encore-objet” car aucun “moi” ne peut être sujet. Ce « moi » est une pure création de l’ esprit : une chose créée de toutes pièces par la pensée. La Vision de notre véritable Nature nous permet ainsi de constater que, contrairement à la croyance établie, ce n’est pas « moi » qui crée la pensée mais la pensée qui crée le « moi ». Cette même Vision nous apporte la conviction que la pensée elle même est une création de CE par quoi tout existe , CE QUE NOUS SOMMES VRAIMENT.

De l’autre côté, la Vérité (JE) est la moins familère, et c’est cependant “Ce” que je suis vraiment. Elle n’est pas désignée en général dans ce que je dis, sauf peut être dans ces instants d’éveil qui jalonnent ma vie. “ Non-dite ” elle reste quoiqu’il arrive toujours présente dans l’arrière-plan. C’est le “Vrai-Sujet”. Ce “ Grand-Je ” anonyme et immuable est le Créateur impersonnel de milliards de “petit-je”.


Il y a donc le « JE » créateur, le vrai Sujet, et le « je » sa création, le faux sujet-encore-objet.
Le premier est unique et universel, il n’est pas nommable ; le deuxième est multiple et spécifique : le mien s’appelle gérard et peut usurper la place du premier jusque dans mes actes les plus familiers.


Mais un dialogue s’est instauré entre ces deux « je » qui jouent à “cache-cache” depuis ma petite enfance !

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Quoiqu’il en soit, ma vision est que « je » ne suis qu’un des innombrables prolongements de CE que JE suis vraiment. Ces deux je : « je » et « JE », n’ont jamais été séparés. La séparation n’a lieu que si je regarde vers l’un OU vers l’autre et non pas dans les deux sens. Ma vision est que la Conscience que JE suis est Tout ce qui est, UNE et indivisible : Ainsi ce-que-je-crois-être (« je ») n’est qu’un infime reflet ou manifestation de « CE »-que-je-suis-vraiment (« JE »).


En dernier lieu la CONSCIENCE elle même et son contenu, c’est toujours la CONSCIENCE, sauf que JE SUIS la Concience qui crée ce contenu. L’éveil consiste simplement en un passage de la pensée et de ce que nous appelons la réalité (le contenu de la création) à la Conscience sans contenu (le Créateur). L’éveil n’est pas une expérience mais un saut quantique dans l’inconnu. Plus ce regard à double sens persiste dans notre vie quotidienne, plus cet éveil à notre véritable nature se « stabilise ». Nous devenons ainsi de moins en moins dépendant de ce sentiment solidement ancré en nous que nous sommes les « auteurs » de nos actes. Je ne veux pas dire par là que nous ne sommes plus responsables devant les hommes des actes qui arrivent par l’intervention de l’organisme vivant qui porte un nom. Je veux simplement dire qu’il n’y a plus ce sens d’agir tout personnel et séparé qui nous fait croire à notre autonomie et notre liberté.

Il est donc temps de mettre à jour l’erreur épistémologique qui amalgame les deux niveaux de notre identité :

Celui de ce-que-je-crois-être et celui de Ce-que-je-suis-vraiment .

La mésentente majeure n’étant pas que l’homme oublie sa vraie nature, mais bien qu’il confonde réellement, le plus souvent à son insu, “CE” qu’il est vraiment avec ce qu’il croit être et qu’il n’est pas vraiment, le JE et le je.

 

À la lumière de la VST , il est facile de voir le vrai-JE , ignoré très souvent par le langage, aux dépens du faux-je social, le plus souvent explicité dans celui ci.

Que désignent donc dans l’instant le “je” de mes phrases?

Suis je vraiment le “je” que j’utilise pour m’exprimer?

Que suis-je donc vraiment en fin de compte?

 

Quel que soit le point de départ de la méditation, nous revenons décidément toujours à cette éternelle question à laquelle il n’y a pas de réponse “exprimable”, seulement l’EXPÉRIENCE ICI ET MAINTENANT.

 

 

II/ LES RÈGLES DU JEU

 

Avant toute chose, il serait sans intérêt de ne faire du “jeu du Je”, qu’un jeu intellectuel sur le langage ou les mots. Faites en aussi un jeu de VIE , en suivant ces quelques règles importantes pour jouer vraiment sans faire semblant et apprendre sur vous même... et plus encore :

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1) FAITES RÉELLEMENT L’EXERCICE

FAITES RÉELLEMENT CE QUI EST DEMANDÉ ET VOYEZ EN SILENCE CE QUI SE PASSE TOUT SIMPLEMENT.

sans idées préconçues. sans faire appel à votre mémoire, ni à votre intellect, ni à vos expériences, ni à votre esprit critique, ni à vos attentes, ni à votre ressenti, ni à votre volonté.

Lisez d’abord les instructions et imprégnez vous en, puis AGISSEZ.

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2) FIEZ VOUS UNIQUEMENT À L’ÉVIDENCE DE VOTRE PERCEPTION

car c’est toujours pertinent.

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3) SOYEZ TOUJOURS VOTRE PROPRE AUTORITÉ

Prenez le temps de faire résonner en vous ce qui est suggéré en acceptant de ne pas savoir avant de l’avoir testé. Ensuite seulement validez le ou rejetez le.

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4) FAITES CONFIANCE À CE QUE VOUS DÉCOUVREZ DE CETTE MANIÈRE .

En restant ouverts à toutes les possibilités, laissez vous surprendre par les réponses qui émergent de l’espace d’accueil que vous êtes, avant même de les juger.

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5) REFORMULEZ VOS DÉCOUVERTES.

Pour apprendre à votre façon, mais APRÈS l’exercice seulement

 


III / LE JEU

 

(préambule )

Installez vous confortablement et commencez par respirer lentement en étant seulement conscient (sans commentaire interne) de chaque inspiration et de chaque expiration détendez vous pendant quelques respirations

faites le, maintenant !

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La seule chose importante à faire pendant le jeu est de SITUER TRÈS CONCRÈTEMENT Où « vous » êtes. CAR Tout est question je crois, de là « où “je” se situe vraiment :

Le “JE” identifié au corps émerge du corps où il s’enferme sous forme de « je » .
Ce “je” là est le coeur de l’être social , la personnalité, le je personnel (moi-je, l’égo, soi, le petit, celui que l’on exprime en général dans nos phrases, le sujet-apparent-mais-encore-objet). C’est une création de la VIE.

Tandis que le “JE” avant toute identification EST la source ! IL émerge de nulle part et de partout à la fois;
il est le coeur de l’ÊTRE , le JE universel, la VIE. C’est le «JE» en tant que le « SOI », totalement impersonnel, complètement inconditionnel. C’est la Source, le Grand, l’Inchangé quelles que soient les circonstances. Absolument indépendant de tout, de l’existence elle même !
Quand vous n’avez même plus la connaissance d’exister, il y a encore une Présence et cette Présence c’est VOUS! On peut vérifier cela chaque nuit.Dans la profondeur du sommeil, de toute évidence nous n’avons plus cette connaissance d’exister, et pourtant une fonction se poursuit, une impression est présente qui veille... sans moi, sans le corps, sans le monde. Et c’est CELA même par quoi nous retrouvons la présence à notre réveil, et ce profond sentiment d’exister. « Je suis » jaillit spontanément (Dieu seul sait comment !) de CELA, de sa propre absence.
Que reste t-il donc quand tout a disparu ?
Quelle est donc cette Non-Chose?
Quel est « CE » par quoi le monde et la vie peuvent entrer en existence et continuer de se manifester?
Serait-il alors possible que cette non-existence soit la VIE elle même avant qu’elle ne se manifeste en une pléiade de réalités virtuelles aussi bien que physiques?
Je n’ai pas de meilleure définition du Réel .

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Mon vécu est que la VST est le seul « outil » vraiment performant que j’ai jamais eu pour savoir distinguer à chaque instant ce Réel, de la réalité que je vis. Son exercice me permet à tout instant de distinguer la VIE que JE suis, de la vie que j’ai quand JE me manifeste.
Serait-il possible que Ce RÉEL c’est CE que nous sommes foncièrement ? Altéré ni par la vie, ni par la mort.

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pause

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(focaliser l’attention )

 

Tout en gardant les yeux ouverts et le regard droit devant
à chaque inspiration et expiration,
soyez conscient maintenant de la phrase :

“je suis en train de me détendre ”

faites simplement résonner la phrase en vous, dans votre SILENCE INTÉRIEUR.

Pusieurs fois.

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pause

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(le “je” apparent )


Continuez de respirer calmement et de regarder droit devant
et tandis que vous êtes toujours conscient de la phrase : “ je suis en train de me détendre ” :

Où se trouve selon vous ce “je” qui se détend ? ..........................

Regardez vers ce “je” qui est en train de se détendre...............

Laissez votre attention se diriger... librement ... sans aucune imagination…vers ce “je” qui se détend..........................................................

Sur l’évidence du moment :
-D’où émerge naturellement le “je” de la phrase “je me détends” ?

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pause

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(le “JE” de l’arrière-plan )

Continuez à respirer à votre rythme et à regarder droit devant vous. Soyez toujours conscient de la phrase : “je suis en train de me détendre”

Où se trouve selon vous le “JE” qui a Conscience que « je » suis en train de me détendre”?......................................

Regardez vers ce “JE” qui observe ...l’autre “je” en train de se détendre...................................................................

Laissez votre attention se diriger vers ce “JE” qui regarde ... que « je » me détends”...................................................

Et Sur l’évidence du moment :

-D’où émerge Ce “JE”-qui-regarde ?
-Pouvez vous le localiser à l’intérieur de votre corps ?
-Est-il concerné par la détente elle même ?
-Ce “JE”-qui-regarde, vous paraît-il limité ou illimité ?
-Pouvez vous le nommer ou lui donner un âge ?
-Ce “JE”-qui-regarde est-il une vue de votre esprit ou bien pouvez vous sentir sa Présence ?

-Si je me réfère à ma propre expérience, ce “JE”-qui-regarde, surgit par dessus mes épaules:

comme un ESPACE vide, illimité, transparent et silencieux que rencontre mon attention en fait de tête ?

et en même temps comme une CAPACITÉ consciente d’elle même qui accueille sans effort et sans condition tout ce qui est en train de se passer, y compris, en ce moment même celui qui est en train de se détendre ?

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pause
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(les deux visages du « je » )

Et tandis que vous continuez à respirer à votre rythme, tout en étant conscient de la phrase : “ je suis en train de me détendre ”

Regardez en même temps vers le “ je ” qui est en train de se détendre : je me détends” et le “ JE ”-qui-regarde de nulle part ... que “je suis en train de me détendre : JE vois que je me détends”?.............
Laissez votre attention se diriger d’abord vers le “je” qui se détend... laissez la se réfléchir à 180º sur lui... Puis laissez la remonter jusqu’à sa propre source... Et voyez enfin le “JE” qui observe ICI...........................
Laisser persister ce double regard …

et sur la seule évidence de l’instant, combien d’aspects avez vous ? .........................................................................................

-Si je me réfère toujours à ma propre expérience, j’en vois au moins deux :

Un “ aspect de chair et d’os ”, bien limité qui se détend, où naissent les sensations de détente. À cet aspect est lié le petit « je ».

et un “ Aspect-Espace” transparent, illimité, non altéré par les années et qui inclut le premier et l’observe? Si le temps n’a aucun effet sur lui (et ceci vous le vérifiez simplement en cherchant ce qui en vous ne change jamais !) la naissance et son corollaire la mort le concernent-elles vraiment ?

Cet “ Espace” , transparent et silencieux, sans nom et sans âge, ne ressemble t-il pas au Visage-Originel des grandes traditions spirituelles ? : Douglas Harding m’avait suggéré que c’est ce que j’étais vraiment. Je le vérifie à chaque fois .

Cette “chose” de chair , opâque et bavarde, changeante et mortelle, ne ressemble t-elle pas au visage-d’emprunt que vous avez depuis la naissance : je suggère que c’est ce que vous croyez être?


Et ce visage-d’emprunt ne paraît-il pas surgir à chaque instant de Votre Visage-Originel comme si ce dernier renfermait la potentialité du premier avant qu’il n’entre en existence. Le Créateur s’auto-créant sous la forme de ce visage d’emprunt.

N’êtes vous pas riches en fait de ces deux visages ,

comme des deux “je” qui les désignent ? :

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pause

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(au delà du “je” )

Et tandis que vous continuez à respirer à votre rythme,

tout en étant conscient, maintenant , de l’Espace infini du “ GRAND-JE qui regarde le petit-je se détendre, et l’accueille en son sein,

Soyez , sur l’inspiration , CE « GRAND-JE » qui accueille tout et sur l’expiration, « CE MÊME GRAND-JE » qui donne tout, y compris ‘vous même’ . Vous êtes le Créateur (JE) qui accueille ses créations (tous les « je » de la terre) sans discrimination et de telle sorte qu’elles ne font plus q’UN avec LUI.

-Serait-il possible que nous ne soyons ni ... uniquement le Grand-Je ? ...ni uniquement un petit-je parmi d’autres?.... mais simplement “CE” qui les unit ? « l’eau-en-tant-que-substance » n’est ni uniquement la vague, ni uniquement l’océan... Et elle peut cependant s’exprimer en tant que l’une ou l’autre, n’est ce pas?

-Vérifiez que VOUS ÊTES, ICI..... AU DELÀ du “je” et de tout concept, UN VIDE CONSCIENT FONDAMENTAL ET PLEIN ! .... sans le moindre soupçon d’individualité..... rien et tout à la fois.... seulement l’essentiel.....qui relie le rien au tout....

-Voyez que vous êtes, à ce niveau essentiel , la CONSCIENCE UNE ET INDIVISIBLE et parceque vous êtes UN, Voyez que vous êtes TOUT à la fois....Voyez que chaque chose qui apparaît est une manifestation de CE que vous êtes vraiment. VOUS ÊTES UNE TOTALITÉ CONSCIENTE UNIVERSELLE ET ANONYME qui s’exprime et fonctionne à travers tout ce qui porte un nom ou une étiquette !

 

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pause

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Et si vous avez vu cela, parce que

vous êtes construits ainsi,

Qui vous empêche, de continuer à rétablir le VRAI SUJET dans votre langage et votre vie quotidienne , en revenant sans cesse au “GRAND-JE-TRANSPARENT” QUE VOUS ÊTES, disponible quoiqu’il arrive, même si le langage l’oublie ou l’ignore.

Serait-il alors possible enfin de réaliser, que tout ce qui existe est condensé en ce « je », et que nous ne sommes jamais libres de ce concept global nommé "je", « petit » ou « Grand ! »?

La question suivante est donc:
où ce "je condensé " pend-il naissance ?

je suis ceci et cela
jetez ‘ceci et cela’, il ne reste que « je suis »
jetez « je suis » il ne reste que CE par quoi tout existe, d’où a surgi « je suis » et ces mots.
Il ne reste que LA VIE créatrice d’existence, de votre existence.
Et c’est CE QUE NOUS SOMMES VRAIMENT.

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C’est toujours maintenant, et c’est toujours ici que vous pouvez en prendre conscience, en remontant à la Source de votre regard, jusquà la distance zéro de vous même. À l’endroit précis d’où vous VOYEZ surgir votre attention.

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C’est un grand mystère certes, mais il s’éprouve.

​

par Gérard Nannini

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