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L'immortalité vous va si bien, ou si vous préférez tout simplement "le tunnel de naissance" par Alain Bayod

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Douglas Harding et Alain Bayod

Comme toujours, il ne suffit pas de lire un article de ce journal pour pouvoir ipso facto vivre l’expérience que les mots de l’article tentent de décrire.

 

Après avoir lu les textes, vous devez faire le voyage que Douglas décrit à travers le tunnel de naissance.

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Vous vous êtes fabriqué un tunnel en papier d’environ 40 cm de long et 20 cm de diamètre, il vous suffit maintenant de vous asseoir confortablement devant une glace ou un miroir quelconque.

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Mais avant de commencer cette expérience, à bien des égards, bouleversante, permettez-moi de vous rappeler brièvement les règles nécessaires.

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Il s’agit d’abord de prendre au sérieux ce que vous allez Voir, en laissant de côté autant que faire ce peut toute cogitation, toute pensée, toute sensation, toute émotion. Je dis bien essayer de laisser de côté et non nier ou rejeter. Tous ces éléments sont importants et la vie dans le monde serait impossible sans eux, mais un voyage comme celui que nous allons entreprendre ne concerne que la perception directe et immédiate, il s’agit de Voir. Voir a toujours été et sera toujours la recette éternelle de la certitude absolue. Essayez d’adopter une attitude de fraîche naïveté, la glorieuse candeur et naïveté de l’enfant qui découvre le spectacle du monde sans a priori. Ne vous attendez à rien d’extraordinaire, car nous ne le répéterons jamais assez la découverte de l’essentiel, c’est la découverte de l’absolue simplicité.

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Vous êtes prêt. Bien, vous pouvez placer votre visage à une des extrémités du tube tout en plaçant l’autre extrémité contre le miroir.

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Regardez attentivement ce visage là-bas, c’est le visage de quelqu’un de familier, d’un ami avec qui vous avez parcouru un bon bout du chemin de la vie dans le monde. Un ami que vous aimez ou que vous haïssez peut-être mais, en tous cas, un ami auquel vous vous êtes identifié, jusqu’à pouvoir affirmer sans jamais le remettre en cause que ce visage là-bas « c’est MOI ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Regardez toujours attentivement comme si c’était la première fois. Ce que vous voyez est un objet, certes intéressant et aimable, mais un objet quand même. Ce visage qui existe dans la matrice sociale, la matrice numéro deux, présente toutes les caractéristiques des choses, des objets, c’est-à-dire que ce visage coloré, opaque, délimité, complexe est le symbole même du changement. Ce visage existe dans le temps. Ce visage dont vous avez déjà observé, peut-être avec une certaine inquiétude, la transformation est passé par de multiples morts : la mort du nourrisson, celle de l’enfant et sans doute celle de l’adolescent (à moins que vous soyez comme on dit très jeune, ce qui me réjouirait). Cet objet-visage a été composé selon une fiche technique bien précise, il a changé, il change en permanence et un jour il disparaîtra, c’est la loi pour les objets qu’ils soient animés ou inanimés. Là-bas à l’extrémité opposée du tube, c’est le monde où sévit le changement, par conséquent le temps donc la mort.

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Maintenant, avec la plus grande attention, examinez votre côté du tube. Est-ce que vous voyez de votre côté du tube un objet identique ? Y a-t-il de votre côté quelque chose de délimité, de coloré, d’opaque, de complexe, de changeant et donc de mortel. N’utilisez pas votre imagination, fertile, je n’en doute pas, ni votre capacité de raisonnement. Soyez humble devant l’évidence et prenez très au sérieux ce que vous voyez. D’autant plus au sérieux qu’il s’agit ni plus ni moins d’une question de vie ou de mort.

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Votre côté du tube est-il ouvert ou fermé ? Pouvez-vous trouver le plus petit soupçon de symétrie entre les deux côtés du tube ?

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Je suis convaincu que comme moi qui fais l’exercice avec vous, vous réalisez que de votre côté se révèle un visage très particulier. Un visage que vous redécouvrez, un visage clair, sans limite, accueillant, disponible, hors du changement donc hors du temps et de la mort. C’est votre visage originel, votre visage immortel, le visage que vous aviez avant que vos parents ne se rencontrent comme dit le Zen.

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Vous êtes rentré à la maison en ce lieu que vous n’avez jamais quitté ; en fait, vous êtes consciemment dans la matrice numéro trois, vous êtes passé grâce à cet humble tunnel de naissance en papier, du monde des « formes » au monde du « Sans Forme », et comme disent les Upanishads des ténèbres à la lumière, de la mort à l’immortalité. Ce n’est pas à sentir, ce n’est certes pas à comprendre, c’est à Voir. Il s’agit de se rendre compte que c’est tout simplement comme ça.

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Le visage mortel là-bas ne doit en aucune manière être rejeté ou dévalorisé, il est, je le répète, digne d’intérêt et d’amour mais ne représente pas ce que vous êtes vraiment, vraiment, vraiment pour l’éternité. C’est un compagnon de route à qui un jour il faudra dire : au revoir et merci !

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Je suis convaincu de deux choses. Tout d’abord que le maître mot de tous processus de transformation ou de renaissance c’est : PRATIQUER. La pratique, c’est la Voie. Sans pratique assidue, pas de voie. Mais aussi que toute voie doit s’établir sur une vision claire du processus de renaissance. Avec ces Matrices, Douglas, une fois de plus, nous fait cadeau d’un point d’appui exceptionnel. Point d’appui qui ne peut prendre effet que si vous vous donnez la peine de faire le voyage grâce au tunnel de naissance.

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Maintenant vous avez la clé pour renaître et renaître encore en ce lieu d’où vous regardez le monde des choses mortelles. Mais n’oubliez pas que voir le royaume est une chose et s’y établir en est une autre.

Bonne pratique, l’immortalité vous va si bien.

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Alain Bayod

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