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Vision Sans Tête
Richard: Douglas, qu'avez-vous à l’esprit en ce moment ?
Douglas: C’est une bonne question, qu’ai-je à l’esprit actuellement ?
Un mélange, je suppose, de frustration et d’espoir et d’enthousiasme pour l’avenir. C’est un mélange, une mixture, une soupe de ces deux ingrédients. De la frustration et la libération de la frustration. Les deux, je pense, sont nécessaires.
La question que je me pose, Richard, en ce moment est, suis-je déçu par ma vie ?Est-ce, à la fin du jour, une horrible pagaille ou est-ce quelque chose dont je puisse me sentir raisonnablement satisfait.
Au risque de paraître ridiculement auto-complaisant, je crois que je peux, comme Saint-Paul, dire de ma vie : J’ai participé à la course, je ne dis pas que je l’ai gagnée. J’ai participé à la course. J’ai mené le bon combat... Ne dites pas que vous l’avez gagné. J’ai mené le bon combat. Oui. Et tous mes échecs et erreurs, mes retours en arrière et bêtises, ont constitué une contribution nécessaire à ce sentiment final que j’ai fait ce qui devait être fait de ma vie.
Lorsque je suis né, le Bon Dieu m’a donné, comme à tout le monde, une tâche à mener à bien. Je suis venu au monde pour faire un certain travail. Et ce travail a consisté à être moi. Il consiste à être cet unique vieillard niais, ce vieux fou, ce vieillard amusant, Douglas Harding, Douglas Edison Harding.
En parlant d’Edison qui est mon second prénom… je crois qu’il était un peu – oserais-je dire – prophétique. Thomas Alva Edison était l’inventeur de l’ampoule électrique.
Il a amené la lumière au monde. Vous l’allumez, vous l’éteignez, il a amené la lumière au monde. Mon second prénom est Edison et j’ai fait ce que j’ai pu dans cette lumière, en tant que cette lumière et pour cette lumière pour faire ce que j’avais à faire, ce que je devais faire. J’ai fait mon travail.
Aussi piètre acteur que je sois, j’ai été, en ce sens, Edison, celui qui, à sa façon, amène la lumière. Et tout être humain, à mes yeux, est comme moi en ce sens qu’il ou elle vient en ce monde pour manifester, dévoiler, révéler, célébrer une version unique de sa source, de Dieu, si vous voulez.
Et donc, c’est ceci que j’ai à l’esprit, Richard, en ce moment.
En dépit de tout, je n’ai pas de regrets. Je dis simplement « merci , merci, merci ».
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Richard Lang : Le sous-titre de ce livre est « Vous n’avez plus besoin d’être en tête ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
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Douglas Harding : Vous n’avez plus besoin d’être en tête.
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Richard Lang : Vous n’avez plus besoin d’être en tête.
Douglas Harding : Il est nécessaire de comprendre précisement ce dont il est question… Vous n’avez plus du tout besoin d’être en tête.
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Richard Lang : Que voulez-vous dire ?
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Douglas Harding : Pourrait-on le dire plus simplement ? Vous n’avez plus besoin de gagner la course pour franchir la ligne d’arrivée en tant que Vainqueur de la Course.
Comment le dire simplement ? Vous n’avez plus besoin d’être en tête.
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Richard Lang : Cela à l’air très important pour vous à ce point de votre vie .
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Douglas Harding : Oh c’est très, très important.
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Richard Lang : Pourquoi est-ce si important pour vous ?
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Douglas Harding : Parce que je pense que cela est très naturel pour chacun d’entre nous, pour nous tous, pour tous les êtres humains, cela fait partie de leur humanité, c’est un ingrédient essentiel de cette humanité que de chercher à gagner, à s’améliorer, à se réaliser. C’est un élément essentiel de ce qui fait l’être humain.
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Richard Lang : Et pourquoi n’avez-vous plus besoin d’agir ainsi ?
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Douglas Harding : Vous n’avez plus besoin d’agir ainsi parce que vous voyez déjà que vous êtes l’Un qui est au-delà de cela et qui l’inclut. Vous êtes déjà le Gagnant avec un « G » très majuscule, en tant que l’Un, Celui que vous êtes vraiment, vraiment, vraiment. Vous êtes le Gagnant. Vous êtes l’Un et Unique. Vous êtes l’unique Réalité à l’arrière plan de ce merveilleux et mystérieux univers.
Voilà ce que j’ai à l’esprit en ce moment. Mais je dois dire que toute ma vie j’ai été…. Eh bien on pourrait dire… je pourrais dire que j’ai été un égotiste, un très très grand égotiste et j’avais besoin d’être en tête. J’en avais besoin. Et il n’y a pas à en avoir honte, c’est une caractéristique humaine saine que de vouloir gagner, accomplir quelque chose, atteindre le sommet, se réaliser.
Puis vient un moment dans la vie, est venu un moment dans ma vie, où, à la fin de la journée… enfin je ne sais rien sur la fin de la journée… mais je sens certainement que je n’ai plus besoin d’être en tête. Je n’ai plus besoin de jouer les jeux, les jeux spirituels et toutes sortes d’autres jeux que j’ai joués. Je n’ai plus à les gagner.
Richard : Ça doit être un soulagement !
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Douglas : C’est un soulagement. Si l’on peut se détendre et sourire. Oui. Je le dis de la manière la plus commune ou la plus simple : vous n’avez plus besoin d’être en tête.
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Richard : Qu’est-ce qui est donc le plus important, actuellement, dans votre vie ?
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Douglas : Ce qui est le plus important ?
Revenir à la maison. Le plus important dans ma vie maintenant est le retour à la maison. C’est un réel voyage, Richard, de là-bas jusqu’ici. Un véritable voyage. Rentrer à la maison. C’est ce qui m’apparaît le plus important. Cherchez d’abord le royaume… qui est à l’intérieur de vous … et tout le reste vous sera donné de surcroît. Donc, en premier lieu, prendre soin de ça et le reste suivra. Le fils prodigue… Je suis le fils prodigue. Très prodigue !
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Richard : Et que pensez-vous de la mort ? Nous devons tous faire face à la mort et nous devons tous y réfléchir à un moment donné je suppose.
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Douglas : Ô Mort où est ton aiguillon ? Ô tombe, où est ta victoire ?
Où est la mort ? Tout meurt, les gens meurent, les arbres meurent, les fleurs meurent, le soleil meurt, les étoiles meurent, les galaxies meurent, toute chose meurt. Et il n’y a rien ici qui puisse mourir. Rien.
Donc « où ? » est la grande question. Où est la mort ? Et où est la liberté par rapport à la mort. La mort est là, et ici se trouve la survie éternelle, la vie, la lumière, la vie éternelle.
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Richard : Je suppose que cela élimine la peur.
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Douglas : Oh oui ! Vraiment. Chaque fois que je vais marcher ici, lorsque je fais mon exercice quotidien, j’ai une sorte de sentiment de reconnaissance que cela pourrait bien être la dernière fois que je marche ici, et la mort, loin d’être une menace est une promesse.
Loin d’être une menace, c’est une promesse !
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Richard : Une promesse de quoi ?
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Douglas : De tout ce que l’on peut imaginer. De tout ce que vous pourriez souhaiter.
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Richard : Comme… ?
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Douglas : La joie, la paix, le pardon, la beauté, l’amour.
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Richard : Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?
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Douglas : Ah ! Ah ! Je ne le pense pas… Je ne le pense pas ! Je le suis. Ah
Voilà!
Richard : Vous l’avez déjà !
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Douglas : Ô mort, où est ton aiguillon ? Quelle est ton adresse ? Quelle est l’adresse de ton abattoir ? Ô boucher sanglant d’êtres humains, quelle est l’adresse de ton abattoir ? Ô boucher sanglant d’êtres humains. Où ?
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Richard : Elle n’est pas là ou vous êtes !
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Douglas : Non… non !
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Richard : Votre vie a été une grande aventure !
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Douglas : La vôtre en est une aussi. Bien sûr.
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Richard : C’est une grande aventure.
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Douglas : C’est La grande aventure.
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